jeudi 18 août 2016

Du Vélo avec de vrais bouts de Montagne dedans

Compte rendu de deux journées en Montagne. Dans le Queyras, encore et toujours !
Depuis le Col des Estronques

Jour 1 : Col des Estronques, Col Fromage

Ceillac -> Col des Estronques (2651m)

Départ matinal à 7h30 de Ceillac, direction le col des Estronques, 1000 mètres au dessus. Début de montée avec le jour naissant, pour une première partie roulante, puis "poussante", puis "portante (panoplie complète !)

Le village de Ceillac
Ça roule encore un peu ici

Une fois en haut, sous un vent "frais", redescente vers Saint-Véran via un GR splendide. Un peu de pente au début, puis assez roulant, de belles épingles en sous-bois, un régal complet. Manque juste un poil de difficultés pour que ce soit parfait.
Vue sur la vallée d'origine, depuis le Col
Début de la descente vers Saint Véran

Le reste de la descente 

Molines -> Sommet Bucher (2254m)

Remontée ensuite vers Le Sommet Bucher, pénible au début avec une piste irrégulière, puis un sentier forestier avec quelques mets délicats en bordure !


Vue depuis le Sommet Bucher

Bascule ensuite vers le col des Prés de Fromage (ça ne s'invente pas) via un sentier plus ou moins horizontal en balcon, joueur, dans un cadre somptueux.
Des vaches au col des Prés de Fromage, quoi de plus logique ? 
Sentier virevoltant magnifique
Arrivé au col de Fromage, et après avoir pris des renseignements auprès de Gilles (via sa ligne directe "SOS Chef de la Trace"), il est confirmé que je peux monter au poste optique (pour la petite histoire, ce dernier a été construit par l'armée pour permettre de communiquer entre les vallées à haute vitesse : il relayait l'information au poste suivant, situé sur le Pic de Girardin, et ainsi de suite ; transmission d'un message de Genève à Nice en 3 minutes !). 
Diagnostic de Gilles : 200m de D+ à ajouter. Rapide calcul mental. J'ajoute 40%, je retiens 4, j'applique le coefficient de majoration pour tout D+ donné par Gilles, et je me fixe sur 300m de D+ en bonus (ce qui n'était au final pas si éloigné des 280m de D+ réels à ajouter en fin de compte :) ).
Malheureusement, je choisir l'option de tracer droit en portage sur la crête au lieu de suivre le sentier, car j'ai déjà quelques tours de manivelle dans les jambes.

Depuis le Col, vue sur le poste optique que l'on aperçoit, avec la trace du portage sur la crête
Au milieu du portage infâme que j'ai choisi de faire (la pente est bien écrasée par la photo)
Mais ça en valait la peine :)
Et ça en valait doublement la peine car la descente est aussi splendide ! Un peu aérienne, il ne faut pas avoir le vertige !
Qui plus est, l'ambiance est bonne avec beaucoup de touristes, un jeune couple de vttistes autrichiens perdus, des enfants qui me prennent pour "un fou" avec mon vélo sur le dos, une demi-douzaine de "combien pèse votre vélo ?", un autre qui me prend en photo en plein milieu de la montée !! 
Enchaînement avec la descente du Col Fromage, avec de belles épingles mais un peu trop droit dans la pente pour un retour sur Ceillac
Descente depuis le poste optique

Bas de la descente du Col Fromage, village de Ceillac en contrebas

Retour sur Ceillac avec un plein de dopamine dans le cerveau, 38 bornes, 5h de roulage hors pause, 2100m de D+. Et ce n'est que le premier jour :)


Jour 2 : Tour de la tête des Toillies, Pic de Caramantran & Col Vieux

Après une journée aussi "roulante", une journée plus axée montagne avec 6 cols au programme, très souvent juste en dessous des 3000m, hormis le passage au Pic, et surtout la mythique descente du Col Vieux (encore plus excellente depuis le Caramantran)


Saint Véran (2000m) -> Col de la Noire (2955m)

Départ de Saint Véran, après avoir laissé une voiture en bas de la vallée (à un endroit très peu avisé, découvrirons-nous plus tard), avec une montée sur piste sur 400m, jusqu'au refuge, et ensuite en portage sur le Col de la Noire, véritable mur de roche fuyante, surtout sur les 200 derniers mètres de dénivelé (une descente par ce passage serait grandement conseillée, même si la pente de la partie haute la classe en T4)


La Tête des Toillies qui se distingue bien, notre "destination" du jour (ou plutôt notre centre de rotation)

Après 200m de portage plutôt classique, on attaque le mur final, avec le col et les lacets de la fin de l'ascension
Patrice, au milieu de la montée, très minérale, de ce col

Depuis le Col de la Noire, avec la tête des Toillies en toile (ah ah ah) de fond

Col de la Noire (2955m) -> Col Longet (2647m) 

Descente ensuite sur le Col Longet, versant Ubaye, où une bonne surprise nous attend : le troupeau de brebis ayant eu la bonne idée d'investir le sentier au moment où nous nous élançons, nous avons été obligés de le traverser de part en part. Ce qui évidemment, n'a pas plu au premier patou, puis au second venu en renfort, tous les deux grognant près des mollets de Patrice, mon bouclier humain (moi, couard ?). Heureusement que Patrice agissait avec doigté en tranquillisant ces derniers, alors que j'étais transi et donc encore plus à même de les inquiéter.


Le Lac en dessous de la Noire, avec le troupeau qui s'avance doucement sur le sentier. Et les patous qui surveillent
Depuis le départ du col
Et au milieu du premier secteur
Cela se poursuit ensuite sur un sentier "ubayen" typique, avec une sente au milieu des mottes de terre et sur des sentiers traversants plaisants. L'arrivée sur le col se fait, pour une fois, par une descente, ce col marquant la frontière franco-italienne.

Traversée vers le col Longet

Le fameux col Longet avec ses cairns donnant une ambiance macabre. 

Col Longet (2647m) -> Col Blanchet (2895m)

On ne s'éternise pas, notre moyenne, à cet instant, de 4 km/h (chiffre véridique, donnant une indication de la difficulté de parcourir ces traces) nous faisant craindre une arrivée tardive et surtout sous la pluie.
Descente coté italien, où, comme nous pouvons nous y attendre de leur part, les pierres ne sont pas rangées correctement ! Cela donne un sentier très technique (tout du moins, au dessus de nos capacités)
Le bas de cette descente, assez difficile et cassante, où tout ne passe pas sur le vélo malheureusement

Remontée ensuite en portage/poussage à travers les alpages, pause déjeuner au pied du col, juste avant le mur final, et arrivée au Col Blanchet. J'abandonne mon idée de faire l'aller retour sur la Rocca Bianca (3059m) pour ne pas nous retarder. Une raison de plus d'y revenir !

Lisez bien leur regard
Vache 1 "Mais ils sont fous de monter là avec le vélo"
Vache 2 : "Et combien il pèse votre vélo ? Oh la la "
Une montée finale bien raide, n'est ce-pas Patrice ?

Col Blanchet (2895m) -> Col Saint Véran (2844m)

Descente plein gaz sur un sentier bien lisse, trop courte malheureusement car il faut (déjà) remonter dans une "mer de rochers". Elle fait le bonheur de Patrice qui peut admirer des exemplaires de "quelque chose-tite" (oui, désolé Patrice, mais quand tu me fais redescendre pour que je vienne admirer une pierre qui brille, je n'étais pas très attentif :) ). Cela lui a même fait passer l'envie de râler sur mon choix de sentier qui nous amène à 2969m, 100m au dessus du Col Saint-Véran, plutôt que directement au col !


Début de la descente du col Blanchet jusqu'au lac du même nom
La "mer de rochers" dans laquelle il faut évoluer pour rejoindre le Col Saint-Véran

Col de Saint Véran (2844m) -> Pic du Caramantran (3025m) -> Col Chamoussière -(2844m)

Je laisse Patrice se reprendre et je file en solo sur le Pic de Caramantran, encore un portage, pour profiter d'un enchaînement Caramantran -> Col Chamoussière -> Col Vieux de toute beauté. Surtout avec très peu de randonneurs sur la trace !
A noter le point de vue sur le Viso (3841m), sublime.
Le  Viso, épargné de sa brume habituelle, depuis le sommet juste avant le Caramantran, avec en bas la vallée redescendant à Chianale (Italie)
Ce même Mont Viso depuis le Pic de Caramantran. Coté opposé,  par contre, ça se couvre
Début de la descente du Col vieux, la plus belle descente du coin. 8 kilomètres de sentier virevoltant, de singles en sous-bois, de zigzag entre les rochers, plein gaz
Patrice sur la dalle du Col Vieux

Quelques gouttes sur le trajet nous accompagnent sur la fin, après une descente sublime. Arrivée à l'Echalp, il faut simplement redescendre sur Château Ville Vielle. "Ça ne fait que descendre". "5/6 kilomètres". Mouais, je suis sceptique.
Evidemment, 15 kilomètres de bitume plus tard, nous arrivons enfin aux voitures. Navette optimisée, qu'ils disaient...

Au bilan, 6h41 de vélo, dont 75% en poussage/portage. Et la barre des 4000m de D+ dépassée sur le deux jours !




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